16 août 2010

UNE FEMME A SACRIFIER - 1974 - Masaru KONUMA

Quelle est la place du voyeur au sein de la société ? Vous savez, ce genre d’individu qui prend plaisir à observer avec attention les corps dénudés d’hommes ou de femmes. Son regard est un moyen de jouissance, sans même avoir le besoin de toucher, il sait profiter pleinement de ce qu’il voit. En fait, c’est un peu comme un spectateur au cinéma ? Alors jusqu’où se cache la part de voyeurisme de chacun ?
Une femme croise furtivement son ancien mari, un homme recherché par la police. Quelques jours plus tard, l’homme vient la kidnapper, il l’emmène dans un coin isolé où il pourra satisfaire son plaisir de voyeur.
Entre ces deux personnages, une frontière très claire apparaît dès leur premier croisement de regard. D’un côté, une femme pure et magnifique, portant une ombrelle blanche, signe de l’innocence. De l’autre, un homme dont le regard est fermement fixé sur les fesses d’une petite fille. Autrement dit, le réalisateur Masaru Konuma oppose pureté au vice, une opposition qu’il compte faire exploser par la suite, en renversant totalement le rapport de dégoût. En effet, en appuyant bien le regard étonné de la femme voyant un adulte observé une petite fille, il en résulte un sentiment de dégoût et de rejet, difficile d’adhérer à un pervers décomplexé. Konuma n’a plus qu’à jouer avec cela pour nous étonner !
Ensuite, le récit quitte définitivement le monde extérieur pour aller s’isoler au milieu d’une forêt près d’une rivière. De cette façon, la femme n’aura plus aucun lien avec le reste du monde, c’est l’occasion d’apprendre à se défaire de sa carapace de citadine pour revenir à son essence, qu’elle soit moralement ou non acceptable. Dans cet endroit, elle va d’abord devenir l’objet de culte de l’homme. Son ancien mari apprend à la redécouvrir totalement, à tel point qu’à certain moment, la femme ne peut être que humiliée. Difficile de réagir autrement quand le voyeur décide de s’imposer même lors du besoin quotidien. Durant cette redécouverte, il démontre sa fascination pour le corps de la femme, il veut voir les réactions du corps et ce que ça peut lui procurer. C’est ainsi qu’il se lance dans une série de sévices, par exemple la pénétration d’une bougie dans le vagin, laisser tomber des goûtes de cires brûlantes un peu partout sur le corps de la femme… L’important, c’est de briser les frontières de l’acceptable, pour ressentir de nouvelles émotions, pour le voyeur mais surtout pour la femme.
En tant que voyeur, l’homme prend toujours soin du corps féminin, c’est son objet de désir, de culte. D’ailleurs, il y a une scène qui va justement donner une nouvelle dimension au voyeur. Konuma va permettre à la femme de s’échapper, elle tombera sur des chasseurs. Ces derniers n’hésiteront pas à la violer dans la boue, ils n’éprouveront aucun respect, aucun intérêt, ce sont surtout des animaux qui veulent satisfaire une pulsion. Et donc à l’inverse, il y a le voyeur, qui grâce à cette scène perd son aspect de pervers, de dégoûtant, pour devenir un être fasciné et soucieux du corps.
Cette transition est importante pour la femme qui change de regard vis-à-vis de l’homme, elle va commencer à s’ouvrir et à accepter volontairement le masochisme, l’humiliation parce qu’elle comprend qu’elle peut en retirer du plaisir. Si ce voyeurisme et cette perversion peuvent permettre d’atteindre le plaisir, ils peuvent aussi être synonyme de honte et de mort, allant jusqu’à devenir un moyen de se suicider ! Tout le monde ne va pas être capable d’accepter la transgression masochiste uniquement pour le plaisir.
Avec sa caméra, Konuma va nous emmener dans tout ce long processus, nous plaçant au cœur des sévices corporels. Pendant ces scènes, il n’hésite pas à filmer clairement la douleur d’un visage, d’un corps, ou encore l’humiliation du besoin quotidien. Sa caméra ne fait que suivre l’intensité du regard du voyeur. Quand l’habitude s’installe, Konuma prend énormément de recul sur l’action, jusqu’à la laisser se dérouler au loin quelque part dans l’image. Au niveau de l’atmosphère sonore, les nombreux cris viennent rythmer l’action, mais c’est surtout avec les rares musiques que se révèlent les changements clés du film, ces scènes où l’opposition de départ change radicalement puis évolue. Par exemple, quand la femme va commencer à prendre du plaisir à se faire violer.
À partir de l’idée d’un voyeurisme refoulé, Konuma arrive à mettre en avant la perversion cachée de tous les protagonistes de l’histoire, même celle des policiers qui finiront au détour d’un plan par se trahir. Le personnage du mari est une synthèse de tout ce que la société souhaite ignorer et ne jamais aborder. Quand la société prêche la retenue, le mari lui s’intéresse au plaisir et à ses extrêmes. Konuma vient renverser par cet ignoble "anarchiste" voyeur la moralité d’un système où les individus préfèrent les tabous à leur épanouissement personnel, leur liberté sexuelle.
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