15 août 2010

Petite réflexion sans prétention

C'est une période de crise grave nous dit-on. Une mauvaise passe marquée par une "croissance négative" (Inestimable formulation revendiquée par la ministre des finances Christine Lagarde) et un taux de chômage revu à la hausse à chaque nouveau bulletin. On a tous entendu ces expressions "patron-voyou" et "moralisation du capitalisme"... Si la première proposition est quasiment un pléonasme, la seconde ressemble fort à un oxymore. Que penser de la faillite d'un système lorsque cette même faillite est en fait contenue dans le principe de base du fonctionnement de ce système. En d'autres mots : Le moins d'Etat et l' accumulation de fric comme buts ultimes a conduit à l'intervention des Etats pour le sauvetage des banques rapias (pléonasme) et à une dépense inconsidérée pour la préservation des avoirs et des privilèges d'un petit nombre de gens au détriment du plus grand nombre.

Alors "choisis ton camp camarade !" pourrait-on dire assez primairement.
Dans un deuxième temps pourquoi ne pas s'interroger sur le mot travail et sa valeur. Le travail (du latin "tripalium", un instrument de torture) est actuellement avant tout proposé comme LE meilleur moyen de "gagner" sa vie pour se nourrir, payer un loyer, payer un mode de transport (pour aller travailler), élever des enfants... Il est, parait-il, indispensable de produire des biens et des richesses que nous sommes par ailleurs fortement conviés à acheter et consommer pour vivre.
Dans les faits, la plupart des gens ne se pose même plus la question de la valeur de ce qu'elle produit, de la part qui lui revient en propre, de celle qui va à la "communauté" et surtout de celle qui est empochée au passage par l'employeur et les divers intermédiaires qui "gèrent" le fruit de l'effort constant du travailleur donc de celui qui est torturé, pour ceux qui ont suivi !
Il fût un temps pas si lointain où la "révolution industrielle" et l'apogée du capitalisme devaient inexorablement conduire les peuples vers le bien-être et la société de loisirs et c'est dans cette perspective mensongère que sont apparus les divers modes de production à la chaine avec cette antique version du libéralisme : Le capitalisme à la papa aussi appelé paternaliste, créé sur mesure POUR les patrons et pour le bien des travailleurs, des pauvres et des âmes simples (lire : sur le dos des...). Force est de constater que les loisirs sont le plus souvent consacrés à faire ses comptes, faire la queue à Pôle Emploi, faire les courses au supermarché, trouver un moyen de faire garder les enfants, regarder la télé et trouver comment boucler le budget de milieu de mois... Le travail loin de procurer un épanouissement personnel à une majorité de gens ou de leur apporter le minimum vital pour vivre produit en plus une infantilisation de la société. Car que faisons-nous le plus souvent après une journée de travail et une fois les tâches de la vie quotidienne accomplies : On se pose comme on dit, on souffle et on se laisse aller à une sorte de somnolence de la conscience devant une émission de télé qu'on sait stupide ou à toute autre forme de passivité qu'on voudrait regénérante. Travailler tue au propre comme au figuré. Gageons donc que la prochaine "crise systémique"(merci Christine L. de Paris) sera la bonne pour en finir une fois pour toutes avec ce miroir aux alouettes que nous appelons travail, le descendant direct de l'esclavage, et pour lui substituer l'activité et l'autonomie de chacune et chacun au sein d'un tout communautaire.

Voir aussi...

BREL BRASSENS FERRÉ - La Table Ronde (1969)

LA NUIT DES CHATS BOTTÉS - Beuzelin & Fajardie

POUR EN FINIR AVEC LE TRAVAIL - The Great Situationist Swindle !

LES VALSEUSES (1974) - Ça Balance Bien Chez Bertrand Blier

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